LA PRAIRIE DES ANIMAUX
L’espace animalier a été conçu en lien direct avec l’étude des vestiges de la ville gallo-romaine de Cassinomagus (Ier s. apr. J.-C.). Les auteurs latins, agronomes (Varron, Palladius, Columelle) et naturaliste (Pline l’Ancien), nous ont permis de retrouver des descriptions précises de plusieurs espèces, ainsi que des informations sur leur élevage et leurs emplois.
Nous avons choisi de vous présenter des animaux ayant existé dans nos campagnes il y a 2000 ans ! Certaines races sont très proches morphologiquement des animaux gaulois, romains ou gallo-romains, d’autres sont des races locales en voie de disparition. Cette mini-ferme a vocation d’être un espace de conservation de races anciennes.
La mini-ferme est à découvrir en accès libre sur nos horaires d'ouverture. Les chiens, même tenus en laisse, sont interdits dans cet espace.
Pour connaître les horaires de visite de la mini-ferme ou du nourrissage des animaux, rendez-vous sur les pages visite à la carte ou visite en famille
Plan de la prairie des animaux
LA CHÈVRE POITEVINE
La découverte d’os de caprins datés d’environ 3000 ans avant J.-C., montre que l’exploitation de cet animal par les habitants du Poitou, est bien antérieure à la colonisation romaine. À l’époque antique, les élevages de chèvres sont moins nombreux que ceux de moutons car elles sont beaucoup plus sensibles aux maladies, mais ont aussi un caractère plus remuant (selon l’auteur antique Varron). Leur lait sert bien entendu à être consommé et à faire du fromage.
Sur la photo, notre mascotte et impératrice Poppée et à gauche, sa grande sœur Paulina.
LE MOUTON OUESSANT
Le mouton est l’un des premiers animaux à être domestiqué par l’Homme. Il fait partie, avec le bœuf et le porc, des espèces les plus élevées en Gaule romaine. Il est d’abord élevé pour sa laine et sa peau, mais également pour sa viande et son lait. La présence du mouton de Ouessant est attestée sur l’île de Ouessant dès le Néolithique. Petit et robuste, il résiste très bien aux hivers froids et se plaît sur des terrains en pente. Sa taille et sa variété de couleur de laine (brun, noir, blanc) en font un bon représentant des espèces présentes en Gaule avant l’invasion romaine.
LES POULES ET COQ DE BARBEZIEUX
L’élevage de poules est peu présent chez les Gaulois. La pratique se développe avec l’arrivée des Romains, qui consomment les œufs et la viande de manière plus fréquente. Les Romains élèvent les coqs essentiellement pour l’apparat, les combats et le rôle qu’ils jouent dans les auspices religieux.
Il s’agit d’une espèce locale provenant de Charente. Chez les Romains, les coqs noirs sont le plus souvent sacrifiés aux dieux du monde souterrain, comme Pluton le dieu des enfers. L’espèce est aujourd’hui considérée comme une espèce en voie d’extinction. Depuis 1997, elle fait l’objet d’un travail de sauvegarde de la part de l’Aspoulba (Association pour la Sauvegarde de la Poule de Barbezieux).
LES POULES ET COQ GAULOIS
L’élevage de poules est peu présent chez les Gaulois. La pratique se développe avec l’arrivée des Romains, qui consomment les œufs et la viande de manière plus fréquente. Les Romains élèvent les coqs essentiellement pour l’apparat, les combats et le rôle qu’ils jouent dans les auspices religieux.
Dans son récit sur la Guerre des Gaules, Jules César compare les Gaulois à des «coqs combatifs» puisque le mot latin gallus signifie à la fois «Gaulois» et «coq». Depuis 2018, elle est considérée comme une espèce en voie de disparition. Le coq est, aujourd’hui, l’un des emblèmes de la France.
ÂNE DE PROVENCE
Il est très courant dans les sociétés antiques égyptienne, grecque et romaine : de nombreuses représentations montrent sa croix noire caractéristique (aujourd’hui dite de Saint-André), présente sur son dos. L’âne est tellement omniprésent aux côtés des Hommes que l’expression romaine “l’ombre de l’âne” signifie “chose sans importance”. Dans la société gallo-romaine, l’âne n’est pas un animal destiné aux labours : il est utilisé pour le transport de charges lourdes ou la traction.
L’âne de Provence est utilisé dès le XVe siècle pour la transhumance. Il est le compagnon des bergers, reconnu par son ossature solide, son tempérament docile et sa capacité à porter de lourdes charges.
LE CANARD COLVERT
Le canard est un animal présent dès l’Antiquité. Une fresque représentant un canard colvert a été retrouvée dans une maison gallo-romaine de Limoges. Cette espèce semble être déjà connue et chassée par les Romains durant l’Antiquité. Le canard Colvert ne fait pas l’objet de mesures de protection car c’est un animal très répandu. Pourtant, elle est la sixième espèce la plus chassée en France et son milieu de vie est menacé par l’urbanisation et la pollution de l’eau. le canard colvert est un canard sauvage, les canards de Cassinomagus sont des haut volants domestiqués.
FAISAN
Aux côtés des espèces communes de la basse-cour, divers oiseaux exotiques apparaissent en Italie, puis dans tout l’Empire, grâce au commerce ou aux conquêtes. Ils restent l’apanage des tables des riches, sans modifier l’alimentation du peuple. Le nom de faisan provient du latin phasianus qui signifie “oiseau du Phase”. En effet, le faisan est une espèce sauvage d’origine asiatique. Une légende raconte que les premiers faisans de Colchide ont été ramenés en Grèce par Jason, lorsqu’il partit à la recherche de la Toison d’Or. Il s’agit du dernier oiseau apparu dans les basses-cours antiques (autour du IIIe siècle apr. J.-C.).
PINTADE
Aux côtés des espèces communes de la basse-cour, divers oiseaux exotiques apparaissent en Italie, puis dans tout l’Empire, grâce au commerce ou aux conquêtes. Ils restent l’apanage des tables des riches, sans modifier l’alimentation du peuple. La pintade est un oiseau originaire d’Afrique. Elle est connue à cette époque sous le nom de «poule de Numidie». Une légende grecque raconte qu’à la mort du roi Méléagre, Artémis, déesse de la chasse, aurait transformé les sœurs du roi en pintades afin de les consoler. Leurs larmes seraient responsables des tâches blanches caractéristiques de l’animal.
OIE BLANCHE DU POITOU
Chez les Romains, la légende raconte qu’en 390 av. J.-C., des oies blanches du Capitole, à Rome, ont donné l’alerte lors d’une attaque surprise nocturne lancée par des Gaulois. Selon les auteurs romains, les oies blanches sont les plus fécondes contrairement aux brunes, noires ou tachetées qui descendent directement d’oies sauvages. Les oies sont essentiellement dévolues à l’alimentation, aussi les fermiers prennent bien soin de les engraisser dès le plus jeune âge. Pline l’Ancien (naturaliste) évoque notamment le gavage des oies à l’aide de figues séchées pour attendrir leur foie.
LA VACHE PIE NOIR
Les vaches et bœufs gaulois sont de petite taille mais gagnent rapidement en gabarit et en robustesse après l’invasion romaine. Des croisements et une meilleure alimentation ont certainement permis cette évolution morphologique. Le lait des vaches est transformé en fromage alors que les bœufs sont essentiellement utilisés pour le travail. La race bretonne pie noir possède un gabarit similaire aux vaches gauloises et est l’une des plus anciennes de France. Au XIXe siècle, l’espèce est très répandue. Puis, la modernisation de l’agriculture entraîne le déclin de la pie noir. En 1975, un plan de sauvegarde est mis en place. Aujourd’hui, l’effectif remonte mais reste très surveillé.