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2000 ANS D'HISTOIRE

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UNE VILLE DE LA GAULE ROMAINE

L’agglomération antique nommée Cassinomagus (village actuel de Chassenon) se situait dans la province d’Aquitaine et appartenait à la cité des Lémovices dont le chef-lieu était l’antique Limoges : Augustoritum.

Cassinomagus se trouvait sur la voie d’Agrippa qui traversait la Gaule romaine de Saintes à Lyon, dès le Ier siècle de notre ère.

 

C’est au Ier siècle av J.-C. que Jules César transforma la Gaule en provinces romaines. Des édifices emblématiques de l’adoption d’un nouvel art de vivre ont alors été bâtis. Imaginez qu’il y a maintenant près de 2000 ans s’élevait à Chassenon un ensemble monumental composé d’édifices publics et religieux. Les habitants comme les voyageurs pouvaient trouver ici un théâtre (encore enfoui sous la végétation), un temple de 30 mètres de haut aujourd’hui détruit, ainsi que des thermes, dont les vestiges sont les mieux conservés de France.

Salle des bains chauds©Novo3D

DES THERMES PUBLICS DE 12 500 M²

Les thermes sont construits au début du IIe siècle de notre ère sur un plan double, selon le modèle impérial répandu à Rome. Moins gigantesques et luxueux que les exemples romains, les thermes de Cassinomagus ont tout de même une surface de 12 500 m².

 

Les thermes sont un des édifices majeurs du mode de vie à la romaine. Ils sont fréquentés pour l’hygiène, les soins esthétiques et les exercices physiques. Mais c’est également un lieu de rencontre et d’échange. Toutes classes sociales confondues, la population se retrouve aux bords des bassins, dans les salles de soins, sous les portiques, dans les jardins... Des horaires ou des jours différents sont probablement proposés aux hommes et aux femmes accompagnées de leurs enfants.

 

L’usage des thermes repose sur un principe d’échauffement progressif du corps pour finir par un brutal refroidissement. En préalable, le corps est enduit d'huile afin de provoquer, par la transpiration due à l’échauffement du corps, une saponification qui nettoie l'épiderme ; le parcours débute donc soit par l’exercice physique dans les salles dédiées (gymnases ou palestres), soit par la transpiration et l’immersion dans les bains chauds des salles chaudes (caldarium, piscines chaudes). L’usager passe par les salles tièdes (tepidarium), espace de transition pour habituer le corps aux variations de température. Le rituel du bain finit dans les salles froides (frigidaria) ou dans les espaces extérieurs (palestres à natatio) pour redonner du tonus à sa peau et la raffermir. Les salles de soins du corps (unctoria - destrictaria) permettaient aux usagers de nettoyer leur peau en profondeur à l'aide du strigile, ou de se faire masser, épiler, raser...

L'eau était apportée, froide, par un aqueduc qui alimentait également le temple. L'eau froide était distribuée soit dans les bassins et fontaines froids soit dans des chaudières permettant de la chauffer pour ensuite alimenter les bassins chauds.

Douze fours permettaient de chauffer l'eau mais également l'ensemble des salles chaudes grâce à l'ingénieux chauffage par hypocauste.

On sait aujourd’hui que l’édifice a fonctionné pendant plus de 150 ans, avant d’être partiellement détruit par un incendie à la fin du IIIe siècle de notre ère.

 

Avec l’abandon progressif des thermes, la nature reprit ses droits. Et l’ensevelissement des vestiges a favorisé l’exceptionnelle conservation de l’édifice, nous permettant aujourd’hui de mieux en comprendre la construction et l’usage de l’époque.

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UN LIEU DE CULTE PARMI LES PLUS VASTES DE LA GAULE ROMAINE

Le sanctuaire aurait été construit à la fin du Ier siècle – début du IIe siècle apr. J.-C et est aujourd’hui estimé à 7 hectares, incluant un temple de 30 mètres de haut et un bois sacré, l’un des plus vastes lieux de culte de la Gaule romaine.

Le temple dit "de Montélu" aurait été construit à la fin du Ier siècle – début du IIe siècle ap. J.-C.
Constitué par un podium haut de 3 mètres, il possède une largeur de 47 mètres et présentait une hauteur estimée à 30 mètres. Il surplombe les thermes, l’aqueduc et l’édifice de spectacles de l’ensemble monumental. Son plan est caractéristique de l’architecture religieuse en Gaule romaine : une pièce centrale, la cella, entourée d’une galerie à colonnade. Ici, la cella prenait la forme d’une tour de dix-huit mètres de diamètre, octogonale à l’extérieur et circulaire à l’intérieur.

Aucune divinité n’a pu être associée au temple, mais les fouilles archéologiques ont mis en évidence des aménagements autour d’un thème récurrent : l’eau.

Le temple s’inscrit dans un espace consacré composé de deux vastes esplanades, à l’ouest et à l’est. Ces aires cultuelles sont délimitées par un mur d’enceinte doublé par une galerie à colonnade, à l’intérieur (permettant la circulation des personnes).

Près du temple, des cercles de 3 mètres de diamètre dessinent un damier d’une cinquantaine de mètres de côté dans la prairie naturelle : ce sont les empreintes de 49 fosses creusées à même la roche naturelle.

Grâce à l’archéologie et aux sciences spécialisées de la terre, il est aujourd’hui avéré que ces fosses servaient à accueillir des arbres ou arbustes, formant ainsi un bois ordonné et entièrement créé de la main de l’homme. Présent au sein du lieu de culte, les archéologues l’identifient à un bois sacré en lien avec la divinité.

Malheureusement, les analyses des fosses n’ont pas permis d’identifier le type d’arbres plantés dans le bois sacré du lieu de culte de Cassinomagus.

Vue ancienne©CD16

REDÉCOUVERTE ET ARCHÉOLOGIE

C’est au XVIe siècle que Cassinomagus est identifiée pour la première fois comme une agglomération antique. Il faut ensuite attendre le XVIIIe siècle pour que les premières investigations y soient menées. Les recherches se concentrent alors sur le grand temple.

C’est finalement au XXe siècle, en 1958, que les fouilles de Jean-Henri Moreau, fondateur de la Société des Amis de Chassenon, permettent d’identifier les vestiges comme des thermes. Il fouillera également le temple.

Depuis 1995, des fouilles professionnelles permettent de mieux comprendre l’architecture et le fonctionnement de cet espace monumental aussi bien des thermes,  du lieu de culte ou encore de l'aqueduc.

Thermes_©_Glen_Recourt_(8)_-_petite_tai

HISTOIRE ET HÉRITAGE

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